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30 septembre 2008

dialogue avec Gladia

Gdalia,

Je poursuis notre discussion et m'arrêterai dès que tu estimeras que cela ne vaut plus la peine de continuer.

Rédiger la constitution, nous mêmes, c'est satisfaisant pour l'esprit mais je ne sais pas qui est "nous mêmes"...

Est-ce un groupe à venir? des personnes qui ont déja des idées et une histoire qu'ils souhaitent exposer? qui sont tentées d'imposer leurs vues? qui, consciemment ou non poursuivent une chimère ou les faux semblants actuels? ....

Las! "nous mêmes" n'existe pas, il reste à inventer.

Bien sûr il faut coaliser les personnes pour qu'en résulte une force, mais tout doit partir de la base. Pas de ce "nous" qui n'est pas tout à fait moi, pas tout à fait toi...

Et encore! Les constitutions ne règlent pas tout, n'est-ce pas, depuis le temps qu'on en rédige...

Ce préalable que semble être à tes yeux la rédaction d'une constitution n'est aux miens, qu'une possible consécration qui actera les progrès acquis par la pratique y compris ceux issus de la révolte.

Tu indiques qu'à ton avis les délégués doivent être élus. Je ne suis pas contre les élections, surtout pas celles de vrais délégués.

Mais, dans l'enfermement dans lequel nous sommes, qui peut être certain que ce soit là une modalité sans défaut ?

Nous sommes dans un perpétuel mouvement.

Le système électoral actuel est une menterie. Il faut l'abandoner jusqu'à ce que les conditions de son ressourcement soient établies.

Tout est lié, par l'information  truquée et l'argent on a rendu la démocratie impotente.

La démopédie, telle que l'imaginait PROUDHON n'est pas uniquement affaire d'enseignement et de pédagogie.

Elle est aussi action du petit vers l'infiniment grand.

Elle exprime le parfait achèvement de la démocratie, l'implication résolue du citoyen considéré en lui-même, elle est prospective.

Le ressourcement démocratique, est, bien sûr raisonnable et souhaitable, mais il s'incrit dans une logique désespérante : réparer l'irréparable...

La démocratie est morte.

On peut le déplorer. On peut le nier ou s'en attrister, mais c'est un fait.

Elle ne renaîtrat pas de ses cendres.

Il faut tracer un autre chemin, plus large et plus sûr,et, prolonger ce qui existe, aller plus haut dans l'exigence et la rigueur.

Tout élu, sur l'ensemble de l'échiquier politique actuel, est sous la coupe d'un groupe "d'intérêts partiels" lesquels sont manipulés de très loins par les gros intérêts égoïstes dominants.

Le sytème électoral, qui n'est pas la démocratie, nous en sommes bien d'accord, en est cependant l'expression la plus couramment admise.

L'esclavage de nos jours, dans nos pays "occidentaux" est moins grossier, les chaînes sont plus longues, les gardes chiourmes plus policés mais les fonctions  sont là comme les objectifs : laisser les apparences du pouvoir au bon peuple en lui donnant l'illusion qu'il participe. Pouac...

Il me semble que la rupture, la vraie celle qui fait confiance au citoyen peut, un temps, se passer d'élection, d'où ma préférence pour la désignation par tirage au sort à tous les niveaux de la vie publique.

Quelle force que de vouloir pour le principe, pas pour soit-même, son clan, ses amis...ou "ses" idées.

Je fais totalement confiance au citoyen pour qu'il exprime ses choix, clairement, de façon nuancée et ordonnée et ce sera d'autant plus pertinent et facile qu'aucun ne sera personnellement et directement concerné par la quête du pouvoir qui devient, enfin, aléatoire....et non une idée fixe.

Voilà pourquoi ce n'est pas aux RE (responsables exécutifs) de rédiger  les contrats de mandature et
j'adopte ce point de vue sous ta critique, mais aux citoyens.

La bonne méthode consiste à proposer un cadre de réflexion partant du local pour se hausser à l'imbrication de réalités plus larges.

La charge des RE est de veiller à la bonne application du choix des citoyens.

Bien  sûr, à cette condition, des élus peuvent être désignés par un vote des constituants locauxs afin qu'une majorité s'établisse non sur des idées, mais sur des pratiques et des enjeux tangibles, agendés, mais dissociés de la conquête du pouvoir, là où les ego se libèrent, là où les arguments passent de la raison à l'embrigadement par la séduction.

Enfin, il est vrais qu'à terme il serait bien de pouvoir nous passer du système de représentation, de faire de chaque citoyen le porte parole de ces propres idées.

Mais il y a des réalités.

Nous ne sommes pas encore prêts à nous passer des délégations.

Il est encore nécesssaire de pouvoir identifier les responsables.

Ceux qui parlent à notre place aujourd'hui ne sont pas nos portes-paroles.

Faisons en sorte que ce que nous proposons soit acceptable par l'immense majorité des citoyens et que ceux-ci se reconnaissent dans ceux qui parleront demain, non à leur place, mais comme eux.

Il importe peut d'avoir raison si l'on n'est pas compris...

Démopédiquement, donc...mais aussi très cordialement

Régis ROQUETANIERE

La stratégie, vous dis-je !



Réponse à ton message du mercredi 24 septembre 2008 à 00:13 :

Bonjour Régis,

Merci pour ton message.

Oui, je pense moi aussi qu'il est nécessaire d'oser transgresser les "raisons raisonnantes", le "réalisme" paralysant qui n'est que l'euphémisme désignant le renoncement.

D'autant qu'en réalité, c'est l'idée qu'une civilisation est éternelle, ou que l'histoire serait finie, qui sont complètement délirantes !

Je pense comme toi qu'il y a des moments où la rupture est en effet nécessaire, et qu'il est indispensable de passer à autre chose si on veut aboutir au résultat souhaité.

C'est sûr que si l'on traduit le mot démocratie par "élections dans le cadre de la loi électorale telle qu'elle nous est imposée", il ne reste pas grand chose de démocratique et qu'il nous faut élaborer d'autres références et construire un autre cadre.

Je suis bien d'accord aussi que le langage a une grande importance, et que de nombreux termes ont été galvaudés, et insidieusement corrompus jour après jour, dans un consensus médiatique largement partagé.

Il nous faut donc apprendre à être clairs dans une ambiance générale d'entretien de la confusion.

Cependant, je serais plutôt d'avis de revenir aux racines qui éclairent le sens originel d'un mot. Nous n'allons pas pouvoir nous faire comprendre en évitant tous les mots qui sont détournés de leur sens aujourd'hui, ou
pervertis de proche en proche.

Malgré le "libéralisme", chacun comprend encore ce que veut dire le mot liberté.

C'est si on ne parle plus jamais de la liberté, tout en nous engluant dans le libéralisme à toutes les sauces, que cela finit par nous brouiller inconsciemment les idées.

Démocratie veut dire : pouvoir au peuple.

"Démopédie" signifie(rait) : éducation du peuple.

Certes le pouvoir échappe au peuple de multiples façons.

Mais la question demeure : que faisons-nous, comment allons-nous agir dans la situation où nous sommes ?

Ceux qui veulent éduquer le peuple sont assez nombreux. Et cela aussi est très ambigu.

Dès qu'une réforme passe mal, on nous explique qu'il va falloir user d'une meilleure pédagogie. Alors que, bon dieu, nous avions très bien compris que nous nous faisions rouler dans la farine une fois de plus, et justement nous n'étions pas d'accord.

Je partage ton avis quand tu dis :

>" Si nous ne faisons rien, de crise en crise, financière, sociale écologique, industrielles, morale, démocratique nous allons accélérer le processus exclavagiste qu'est le néo libéralisme."

Et :
"Comment sortir aujourd'hui sans faire semblant, concrêtement,  pratiquement de façon réaliste et si possible imparable?

Comment organiser cette rupture nécessaire sans sombrer dans une idéologie c'est à dire en y associant non les partis politiques et leurs logiques de groupe qui les éloignent de l'intérêt général, mais les
citoyens."

Bien d'accord aussi pour ne pas attendre des lendemains qui chanteraient, mais pour commencer à bâtir tout de suite, ici et maintenant.

Et entre autre à rédiger nous-mêmes la constitution que nous voulons voir mettre en œuvre.

Tu écris :

>" Du haut en bas de l'échelle de la représentation des citoyens demandons, mieux organisons la désignation des élus non plus par le système partisan mais  par un tirage au sort, direct à l'échelon communal et départemental-régional, indirect mais toujours par tirage au sort, au plan national.
>
> au niveau municipal : des volontaires acceptent d'être ainsi "élus".

> Le volontariat est une nécessité (à tous les échelons de la vie publique) si l'on admet qu'il faut, pour être efficace, s'impliquer réellement.

La charge des fonctions sera particulièrement lourde  pour les prochains mandats.

Les personnes qui ont déja été élues sont bien sûr priées de rentrer dans leurs foyers."

Je crois que les délégués doivent être élus pour réaliser des mandats définis, et que ce n'est pas aux mandatés à élaborer un programme une fois élus, mais que c'est à l'assemblée générale des citoyens à décider des objectifs, après information complète et contradictoire, et après avoir pris le temps de débattre.

Les délégués, aux mandats non cumulables, et évocables par la base, seront alors réellement au service de la collectivité, et n'auront pas besoin d'essayer de nous en convaincre à travers de vains discours, jamais suivis d'effets quand ils nous promettent monts et merveilles.

Avons-nous besoin de maires et d'adjoints ?

Avons-nous besoin que la "mandature" soit calquée sur ce qui existe actuellement ?

Je préfèrerais que nous osions rompre nettement avec les perversités du système actuel pour construire une société différente sur des bases saines.

> Celles qui seront "désignées" par le tirage au sort, appelons les RESPONSABLES EXECUTIFS (RE) pour un mandat, maximum deux, nous verrons pourquoi ensuite, établiront dans les trois mois de leur désignation, un
> programme de mandature qu'elles présenteront pour validation par les citoyens.

Projet par projet (logement, économies d'énergies, déplacements etc).

Les citoyens se prononceront pour chacun de ces projets et le rôle des RE sera de contrôler et de veiller à la bonne application des choix des citoyens.

> Ce sont les RE qui désignent le maire par tirage au sort, toujours sur volontariat et les adjoints, conseillers, délégués etc)

Un tiers maximum des RE est désigné par tirage au sort pour être reconduit au conseil municipal suivant, afin d'assuer  et de vérifier que les choix antérieurs des électeurs ne sont pas remis en cause et seront
complètement réalisés.

Je pense que c'est aux assemblées de base de décider de la poursuite ou de l'arrêt d'une politique.
Nous devons aussi pouvoir faire le point régulièrement, constater les effets de nos choix, pas toujours prévus ni prévisibles, et pouvoir rectifier le tir si nous avons appris de l'expérience, ce qui ne saurait manquer d'arriver.

> Ils disposeront d'un droit et des moyens de communication  qui leur permettront d'alerter la population en cas de dérive.

Tous les citoyens doivent pouvoir s'exprimer et alerter la population le cas échéant.

>  au niveau départemental et régional  :(sans préjuger de l'utilité de
> conserver ces deux échelons de représentation, ni bien sûr, sans nous
> prononcer sur le maintien du Sénat dans son curieux mode de désignation
> aussi peu représentatif de la population).

Bien sûr que non, nous ne garderions pas le sénat, dont la fonction la plus évidente est de freiner toute velléité de "trop grand" changement, si toutefois nos élus habituels en étaient encore capables. Et qui est désigné par des élections au suffrage indirect, comme sous l'ancien régime !

Quand à des concertations sur de plus vastes échelles que le local, c'est indispensable, au moins pour vivre en paix, et pour s'entraider si nécessaire, à condition de privilégier toujours les productions locales.

> Toujours par tirage au sort et sur volontariat , les RE  à ces niveaux procèdent comme pour l'échelon municipal. Ils établissent leurs programmes thématiques de mandature et les proposent sujet par sujet,
> selon la compétence de leur collectivité, aux électeurs.
>
> Ils sont garants du choix des citoyens à ces échelons aussi et un tiers d'entre eux peut être reconduit, par tirage au sort,  dans les fonctions départementales et régionales, dans la perpective d'assurer la continuité des choix antérieurs des citoyens .

Comme je le disais plus haut, seuls les citoyens de base peuvent être garants de leurs propres choix, et il est toujours abusif que certains s'arrogent le droit de parler à la place d'autrui.

> au niveau national : il ne serait pas sérieux de désigner le président de la République par tirage au sort.

Pour quoi faire, un président de la république ?

Je croyais au contraire que nous ne voulions pas d'un pouvoir qui s'exerce d'en haut, et que nous voulions stopper cette personnalisation des fonctions, qui n'engendre que la démesure des ambitions et des vanités.
C'est difficile sans doute de nous défaire de notre imprégnation culturelle patriarcale, pleine de compétitions et de hiérarchies.

> L'objectif est de nous défaire des lobbies de toutes sortes, des structures qui n'ont pas fait la preuve de leur utilité ou de leur pertinence,  des idéologies que l'on brandit la main sur le coeur sans avoir ni les moyens, ni le désir véritable de les mettre en oeuvre, de mettre fin aux renoncements sous couvert de réalisme...
>
> Il faut faire confiance aux citoyens pour organiser la société selon leur voeux.
>
> Dès qu'un intermédiaire prend position dans le système démocratique, les raisons d'agir se chargent de nécessités extérieures à l'intérêt collectif.

Tout à fait d'accord sur cette conclusion.

Encore merci pour ta réponse.

Amicalement
--
Gdalia

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