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18 novembre 2008

le parti de gauche est-il utile?

Je ne suis pas du tout convaincu par l'article de Denis SIEFERT.

L'astuce un peu grosse de MELENCHON-DOLEZ - quitter le PS au moment ou il coule pour se transformer en officine de spectacle politico médiatique - et leur "suivez notre panache blanc", cela ne me touche pas.

En février, lorsque nous manifestions à VERSAILLES,  le jour du hold-up de la démocratie par le  soit disant "parlement français", certes Monsieur MELENCHON est venu poliment nous rendre visite comme quelques autres célébrités mais qu'a t-il dit, qu'a-t-il proposé, qu'a t-il fait si ce n'est ce que font les habitués des plateaux de TV, rien de très significatif : serrer de nombreuses mains, notamment la mienne que je ne tendais pas, s'emparer des quelques micros qui traînaient là, engager une prospection auprès d'une nouvelle clientèle pour ses petites ambitions...

Monsieur MELENCHON est un professionnel de la politique, un homme d'appareil, un représentant soit disant du Peuple mais plus sûrement quelqu'un qui a toujours navigué, habillement, pour être élu et réélu depuis le 28 septembre 1986, soit 22 ans. Un  sacré bail...injustifiable en toute conscience démocratique...

Mais j'en reviens à l'article de Denis SIEFFERT et à l'appel de Politis.

Certes il y a nécessité à rassembler pour mettre un  terme à la destruction massive des acquis sociaux et au remplacement de la démocratie par la manipulation impudente des citoyens par les médias aux ordres et les publicitaires diaboliques mais il m'a toujours paru stupide de vouloir rassembler en mots quand on divise par l'action et le refus de l'autre.

Il y a dix milles bonnes raisons d'être "de gauche" et je connais assez les dossiers et les thèmes qui font florès dans cet univers là pour n'avoir jamais manqué de soutenir et de m'impliquer dans tous les justes combats.

Depuis quelques décennies je passe aux yeux de certains, soit pour un original, soit pour un débile ou encore pour un doux rêveur, parfois même pour un ambitieux peu crédible et marginal.

Mon long compagnonnage avec Michel JOBERT, homme intègre et de larges visées s'il en fût, immense précurseur, est certainement l'explication la plus évidente de ce mépris dont je me moque.

Il faut lire le très beau livre que vient d'écrire mon ami Alexis NOEL pour affûter quelques esprits lents ou distraits et ajuster quelques regards troublés (L‘épopée ordinaire et singulière de Michel JOBERT , Pour l'honneur de la politique, publié à la société des Ecrivains).

Je ne suis pas assez idiot pour m'être présenté, toujours sur d'amicales pressions, de nombreuses fois, à des élections, à mes frais, sans être jamais remboursé, sauf par la coopérative des dépenses électorales que j’avais initié, sachant fort bien que je ne pouvais être élu dans ce système clos puisque les partis politiques et leurs commanditaires de l'ombre ont depuis bien longtemps tuer toutes les chances pour un citoyen d'être jamais choisi pour sa liberté.

Je me suis toujours engagé pour avoir un instant le droit de parler par ce qu'il n'y a guère que le temps d'une élection qu'il  est possible de se faire entendre, un peu.

Aujourd'hui, que le monde tremble, qu'on veut nous faire croire qu'il y a une crise financière alors qu'il ne s'agit que d'un simple ajustement que les forces de l'argent tentent escamoter, maintenant que chacun connaît l'angoisse de l'avenir, il faut agir en grand et de façon neuve pour que les combats dont je parlais plus hauts débouchent, à très bref délais, sur des applications concrètes.

La seule façon de faire n'est pas de rassembler "à gauche" tant il est certain que la force des appareils, les connivences entre la gauche molle institutionnelle et la droite statufiée et aux ordres empêcheront que se réalise, ce qui est la condition d'un véritable changement, l'union infiniment souhaitable des citoyens dans toutes leurs diversités.

Il y a ces jours-ci dans l'opinion publique, c'est à dire chez les gens qui regardent la politique de loin, une demande forte d'innovation et de rassemblement et l'attente parfois naïve et touchante  d'un miracle qui prend aujourd'hui le visage d'un OBAMA à la française.  

Cela signifie plus précisément qu'il faut d'urgence imaginer une autre façon de faire de la politique afin que tous les thèmes qui méritent d'être traités le soient sans passion, pédagogiquement, honnêtement, sans la prétention de détenir à soit seul toute la vérité.

C'est la condition pour que chacun puisse s'impliquer.

La superbe bataille de 2005 contre l'adoption du Traité Constitutionnel Européen nous a montré qu'il était possible de faire sortir de leur passivité bien des citoyens par ce qu'il y avait un enjeu palpable.

Le NON au référendum de 2005 a été un vote dans lequel les militants de gauche se sont identifiés mais il appartient indiscutablement aussi à tous ceux qui, sans être de gauche ou de droite, se sont rendus compte qu'on allait trahir la démocratie  et qui ont,  en conscience, bien choisi.

Le brouhaha politique qui enfle à occasion des prochaines élections européennes explique les prises de positions et les entrechats de MENLENCHON et de ses compères.

Il y a une porte de salut pour eux, pour leur « carrière » au "parlement européen".

II suffit d'être bien placé sur une liste pour être élu et c'est donc pour eux le bon moment de causer !

En tant que citoyen de gauche, de droite, de l'enfer ou du paradis, sommes nous assez mûrs assez organisés, assez résolus pour nous débarrasser de la classe politique dans son ensemble?

Pouvons nous décider de ne pas différer  cette indispensable mutation et de nous y atteler dès les prochaines européennes?

Voilà l'enjeu palpable de 2008-2009 et un début de solution à l'errance civique dans laquelle se réfugient bien des citoyens.

Sommes nous assez lucides pour admettre que ce ne sera jamais la classe politique qui mettra fin à sa reconduction et à ses privilèges?

Au lieu de chercher à rassembler la gauche de la gauche de la gauche et de laisser orphelin une quantité innombrable de citoyens en recherche d'une espérance, rebutés par les slogans rengaines et l'enrôlement partisan, ne serait-il pas davantage efficace de trouver le moyen d'inviter les françaises et le français à prendre eux-mêmes en charge la conduite des affaires de la République?

N'est-il pas urgent de les engager à se porter eux-mêmes à la candidature ?

N'est-il pas possible d'organiser, dans la plus grande clarté, la désignation de la plus part de nos représentants par un tirage au sort public, sur une liste de volontaires puisqu'il ne saurait être question d'obliger qui que ce soit à occuper une fonction élective.

Il faut ces temps-ci revenir aux sources de la démocratie et honorer la Boulé.

Voilà la rupture forte avec les mauvaises habitudes de la classe politique qui peut donner à toutes les forces qui ont quelque chose à proposer le moyen de renouer avec panache avec leurs fonctions primordiale d'éducateur populaire, de formateur des citoyens qui sont chères à toutes les vraies forces de progrès.

De cette façon il serait possible de distinguer celles qui roulent pour le bien du Peuple de celles qui ne sont qu'une forme d'agence de placement pour les copains qui sont parfois des coquins.

   

Régis ROQUETANIERE

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