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3 décembre 2007

PLAIDOYER POUR UNE DEMOCRATIE VIVANTE

Aux démocrates, aux citoyens : actualité de la Démocratie vivante

Michel Jobert et le Mouvement des Démocrates, dès les années 1975-1980,

avec la "Démocratie vivante", ont initié une nouvelle démarche et un vibrant

plaidoyer pour le citoyen, bien au-delà de la démocratie représentative…

En voici les éléments essentiels :

Pour en connaître les références et les développements, voir :

Alexis NOEL,

La démocratie vivante- Michel Jobert, un précurseur

,

Manifeste pour une Démocratie vivante

et

plaidoyer pour le citoyen

Du Mouvement des Démocrates de Michel Jobert

à notre aujourd’hui de 2007

2

-

Après la Présidentielle 2002, les experts politico-médiatiques ont

évoqué une « crise de la citoyenneté », une « crise des partis », une

« maladie de la démocratie »…

-

Après l’échec du Référendum de 2005 (Traité constitutionnel

européen), les sondeurs, mois après mois, ont mis en évidence une

« crise de la représentation »…

-

Toutes choses que déjà – en précurseur ! – Michel Jobert avait

discernées à partir de… 1974 !

Contre une démocratie anesthésiée et verrouillée

La vérité est que, depuis 30 ans, nos partis dominants nous ont entraînés dans une

bipolarisation d’affrontement et dans une opposition de rivalité-complicité, bannissant

toute force de renouvellement, niant de fait aux minorités le droit à l’existence,

imposant, dans une mentalité de conservation, leur pensée unique nivellisatrice, le

tout, bien sûr, pour leur plus grand bénéfice.

Et souvenons-nous, – quand même ! – de la longue cohabitation de « la bande des

quatre » (PC-PS/UDF-UDR[RPR]), avec son cortège de corruption nourrie de la

ponction cynique de l’argent des entreprises (finalement sanctionnée par des procès

retentissants…). Souvenons-nous de leurs privilèges, aises de fonction, lois électorales

et "charcutages" de circonscriptions opérés à leur avantage et, cerise sur le gâteau, les

éternels cumuls de mandats (supposés être corrigés après chaque élection…) et la

"profession politique"…

Il n'y a pas de quoi être fier de cette démocratie malade et pourtant notre "duo pour

l'affrontement" espère encore recueillir l'acquiescement de notre propre servage, à

l'image de leur médiocrité !

Aussi bien, la seule et définitive attitude est de dire une fois pour toutes : non ! à

cette "démocratie bloquée", "empaillée", en un mot : "verrouillée"… et si peu

"représentative", en effet, de la trame du peuple.

A nous, enfin et aujourd'hui, de donner un corps et une âme à la « démocratie

vivante (de Michel Jobert et de son courageux Mouvement des Démocrates d’alors),

par notre propre existence et par notre propre action, là où nous sommes avec nos

engagements, en traçant hardiment les voies et moyens adaptés à notre temps et à la

situation présente de notre pays.

Tout au long de ce manifeste, j’intercale quelques petits textes essentiels de

Michel Jobert. (Péguy disait que le texte primait avantageusement tout

commentaire.)

-

« Il n’est pas de conscience nationale en dehors d’une volonté des

individus qui s’exprime non pas dans des scrutins de délégation, mais à

tout instant dans la richesse de l’inquiétude humaine. » ("Mémoires

d’avenir", Grasset, 1974, p. 304).

-

« Ce qui importe, c’est que le grand basculement de nos habitudes et de

nos vies surgisse d’abord de nous-mêmes. S’il en est ainsi, après tout

sera simple, sans heurt, et l’armature de notre vie sociale nous paraîtra

tellement rouillée qu’il nous sera impossible d’y inscrire encore

l’ambition de nos jours. » ("L’autre regard", 1976, p.31).

-

« En France, comme dans la plupart des pays occidentaux, la politiquee siècle, à une conception de la démocratie où la

en est restée au XIX

passivité du citoyen est la règle, dès lors qu’il a été consulté

directement ou indirectement, à l’occasion d’une élection. » ("Le petit

livre bleu", Grasset, 1975, p. 71).

_____________________________________________________________________

3

Démocratie vivante, démocratie du citoyen

Liberté, respect, responsabilité

: tel est le fameux tryptique des valeurs

-

La liberté du citoyen

fondamentales à illustrer dans notre vie démocratique.

Face à l’échec patent de la classe politique dominante des dernières décennies,

engoncée dans la seule défense de ses intérêts encore tout fardés d’idéologies

dépassées, fermée à l’initiative et au changement de nos habitudes, il faut se battre

pour :

: matérielle, sociale, politique, en, refusant, dans un

-

Le respect du citoyen

: reconnaître l’autre qui, même s’il n’est pas comme

-

La responsabilité du citoyen

(avec, en corollaire, la participation), dans un

-

Plus loin qu’une démocratie représentative (trop souvent électoraliste),

-

Loin aussi d’une obéissance passive à l’autorité, alors que seul le dynamisme

de l’imagination et de la créativité peut susciter « cette immense clarification,

cette immense simplification », dans l’expérimentation et l’innovation qui

sont un visage essentiel de la démocratie vivante.

Une démocratie exercée de la base vers le sommet et du sommet vers la base, qui

soit pour tout temps, dans le cadre d’une vraie décentralisation et d’une

« décolonisation politique » tous azimuts. Une démocratie qui s’adresse à tous les

citoyens anonymes, comme le permet d’ailleurs la Constitution de la V

e

République,

-

« Je crois qu’en effet les démocrates sont des âmes fortes de la

République : ceux qui veulent aller au-delà de la démocratie formelle –

celle des institutions qui est tout à fait appréciable – et qui veulent faire

vivre dans la vie quotidienne et collective leur exigence de démocratie.

Or ceux-là auront une âme forte et solidement chevillée au corps. » (A

Liège, le 21 février 1975 : "Parler aux Français", Arthaud, 1977,

p 191)

lors de l’élection présidentielle et des référendums, et qui soit à vivre par tous « les

coeurs sincères » et à défendre par toutes « les âmes fortes de la République », dans

l’unité du peuple : voilà l’oeuvre à laquelle il faut se consacrer !

nécessaire mais insuffisante dans sa délégation et sa passivité, au-delà du

simple vote dans l’urne qui semble si souvent vouloir dire : "Elisez-moi, je

ferai le reste !"

-

« Reste ce qui compte et ce qui doit être préservé et enrichi. D’abord, le

peuple […]. Lui montrer la voie par laquelle il deviendra majeur, dans

la participation à la vie politique, à tous les échelons. Lui montrer que

la démocratie déléguée d’aujourd’hui doit s’effacer, avec ses

spécialistes et ses états-majors, devant la démocratie du citoyen, en

4

prise directe avec la réalité vécue. Le conduire à la participation et aux

responsabilités, c'est-à-dire à s’adapter à son temps et à le modeler à

sa convenance. » "(La Lettre", n° 14, novembre 1975)

_____________________________________________________________________

Démocratie vivante, effort de chacun

Il ne suffit pas de croire dans la démocratie : « il faut la pratiquer », dans cet effort

permanent pour être plus libres, plus respectueux et plus responsables aujourd’hui

qu’hier – individu ou nation – dans le monde ; ni suivisme donc, ni facilité, ni

médiocrité : être debout, quitte à en payer le prix.

Croire en soi pour l’avenir de son pays : c’est la source de toute force pour autrui,

sans être à la remorque des hommes providentiels ou de leurs gros bataillons de partis

dominants qui, si nombreux soient-ils, ne sont que des minorités significatives (qui se

prennent d’ailleurs aisément pour le peuple !) Ne pas se laisser instrumenter et ne pas

se vider de sa propre substance !

Le révélateur d’une réelle efficacité, personnelle ou collective, sera la capacité

d’ouverture à l’autre dans le respect des différences et des minorités, et celle de

rassembler. Ce sera aussi notre aptitude à tisser des accords transversaux d’intérêts

essentiels pour que vivent les valeurs de la République.

Pourquoi fatalement devrait-on miser sur une soi-disant ligne sacrée de

démarcation entre un soi-disant parti de la conservation et un autre de progrès, alors

que déjà, manifestement, ce partage passe d’abord en chacun de nous ?

A ce niveau de volonté de rapprochement (à l’encontre d’une recherche a priori

d’affrontement pour souligner les seules différences), la démocratie vivante est une

conquête de soi-même et de la responsabilité dans l’acceptation de l’autre. A ce titre

elle peut apporter sa dose de joie et de bonheur, comme la satisfaction d’une

réalisation approchée d’un authentique vivre ensemble.

Etant d’ailleurs entendu que notre être collectif ne s’épanouira vraiment que dans

le cadre d’une politique française conséquente : au service d’un changement profond,

avec non seulement le goût affiché de l’engagement, mais encore de la réussite, ancrée

dans une économie forte et un ordre social et culturel solidaire – et avec une défense et

une diplomatie aussi indépendante que faire se peut.

La force démocratique de notre politique intérieure dispensera alors son

rayonnement à l’extérieur et sera le gage de la réalité de l’action extérieure.

-

« La démocratie n’est pas la délégation des pouvoirs, ainsi que vous

[pouvoirs et partis] l’avez organisée, au point qu’elle n’est devenue que

cela. Elle est une école de responsabilité ; sinon elle disparaîtra,

comme on le voit trop chaque jour. » ("La Lettre", n° 60, septembre

1979).

-

« La démocratie manque de militants parce qu’elle s’est convaincue

d’être seulement un point d’équilibre, alors qu’elle doit être la

conquête de la responsabilité. » ("La Lettre", n° 79, janvier 1981).

_____________________________________________________________________

Démocratie vivante : une attitude nouvelle

Un souci permanent d'éveil de la conscience politique du citoyen, marchant de pair

avec le rejet des idéologies et des systèmes préfabriqués, un passage ininterrompu de

l'habitude à la création : voilà l'attitude nouvelle à promouvoir, en faisant passer la

conviction avant les rites.

C'est une véritable « révolution permanente » à mener, d’abord sur soi-même. Car

le salut ne vient pas de l’extérieur ni des autres seulement. Mais de notre volonté, qui

doit être « dure comme une pierre » et de l’attitude collective d’une société ou d’une

nation.

Jobert, à qui on venait dire qu’on pillait – déjà ! – ses idées, s’en félicitait, sans être

dupe : était-ce conviction ou habileté ? Mais il savait que ni le pouvoir en place, ni les

5

partis d’alors – ceux d’aujourd’hui encore ! – ne pouvaient faire vivre la démocratie

vivante tant elle allait à l’encontre de leur nature !

-

« Nous voici donc à l’heure de vérité ; nous n’avons pas trouvé de

modèles à copier et nous n’en trouverons pas. Il faudra inventer nousmêmes

la société et la civilisation nouvelles que nous voulons

construire. Certes les expériences des uns et des autres devront être

prises en compte sur des points particuliers, pour découvrir les choses

à faire et à ne pas faire. Mais l’oeuvre d’ensemble et surtout son

fonctionnement, les rapports entre les hommes qui l’animeront, nous

devrons les imaginer nous-mêmes et non pas une fois pour toutes, mais

de façon continue, incessante. C’est cela la vie : fatigante mais

passionnante ! C’est pourquoi, au Mouvement des Démocrates, nous

parlons de "démocratie vivante", c'est-à-dire d’une démocratie sans

cesse vécue et réinventée par chacun d’entre nous. » ("Midi Libre", 8

mars 1982)

-

« La révolution permanente est fille de l’action : elle exige notre

engagement de citoyens. Elle est discussion d'aujourd’hui, organisation

de demain. Volonté exprimée chaque jour d'accepter une contrainte

nécessaire, de rejeter une pesanteur inutile, d’accroître la solidarité, de

simplifier la vie, de tolérer l’usage seulement s’il est digne et utile. »

("Le petit livre bleu", Grasset, 1975, p. 238).

_____________________________________________________________________

Démocratie vivante, une exigence morale

L'attitude radicalement nouvelle sous-tend, à l'évidence, une exigence morale de

fond, dans une claire définition des fins et des moyens, des valeurs à servir et des

chemins à suivre dans nos vies courantes.

Pour un meilleur vivre ensemble, il nous faut instaurer « la démocratie de l’âme, de

la tolérance et de la liberté », qui fera notre dignité de citoyen (où le beau mot

d’"honnêteté" sera réhabilité au niveau de la politique générale et des carrières). Avec

l’appui d’un Etat vivificateur.

Nous pourrons alors porter sur le monde une vision démocratique d’espoir.

-

« Il faut qu’un idéal s’élève, plus fort que l’avidité ou la suffisance ou

la haine, au nom desquelles on voudrait nous imposer nos désirs et nos

devoirs. […]

« Chaque homme a le droit imprescriptible à son accomplissement

personnel.

« Il n’est de liberté durable hors la solidarité avec autrui.

« Nul ne peut vivre et agir hors de communautés à sa mesure, qui

prolongent et fortifient son action.

« Chacun dans une communauté doit choisir sa voie et s’y voir

reconnaître une place et un rôle.

« Chacun doit accepter autrui tel qu’il est, mais s’imaginer soi-même

meilleur.

« Il n’est de nation que s’il existe entre tous les citoyens une solidarité

sans exclusive et un juste partage des choses.

« Le citoyen doit participer à la vie collective.

« Il n’est pas de participation sans responsabilité.

« La participation est aussi un droit ; la solidarité est son but et la

responsabilité son honneur. » ("Le petit livre bleu", p. 79-80).

_____________________________________________________________________

6

Démocratie vivante : un avenir dans nos mains

La démocratie vivante est l’oeuvre quotidienne, directe et continue des efforts des

citoyens, au-delà des intermédiaires. Il s’agit donc de traduire sur le terrain la prise de

conscience de la reconnaissance d’autrui et de la servir : à la base d’abord, dans les

communautés les plus aptes à répondre aux aspirations des gens, communautés de

proximité ou de volonté, dans un va-et-vient de la base vers le sommet et du sommet

vers la base.

Le chemin peut être long, les moyens multiples. En nous saisissant des réalités de

notre monde d’aujourd’hui, dans la diversité d’un spectre qui peut aller du simple

conseil de quartier aux plus grands groupements sociaux (professionnels, familiaux,

syndicaux, mutualistes…) ou politiques – sans oublier d’une façon générale les

associations (« seconde vie de la démocratie ») et toutes organisations ayant pour but

le bien commun. Car il faut sortir aussi de la sphère purement politicienne !

Avec le souci, partout où cela est possible, de promouvoir l’élection en tant que

telle pour mieux signifier la responsabilité ; en valorisant aussi le caractère de la

représentation traditionnelle (des scrutins les plus libres possibles et que cesse le

cumul des mandats et la "profession politique" !)

Vienne le temps d’un citoyen, dans une vraie prise de pouvoir ! Le résultat en sera

une meilleure adaptation de la politique aux réalités mêmes de la société, changée et

modelée à la volonté d’un citoyen majeur.

-

« Tout ce que nous avons fait depuis 1974 est de dire aux citoyens :

voter, c’est bien ; mais c’est la démocratie passive, déléguée. Passive,

parce que nous allons dans un point assez proche de notre domicile,

pour mettre un bout de papier dans une urne ; ce n’est pas un titre de

gloire fantastique, et dans quelques pays on vous oblige à le faire et on

vous met une amende si vous n’y allez pas. Si on veut la démocratie, il

faut la mériter. Et pour la mériter, il faut la pratiquer, aussi décevante

qu’elle soit. C’est ce que nous avons essayé de dire et de faire dans nos

vies courantes. » ("Ni dieu ni diable", Albin Michel, 1993, p. 373).

_____________________________________________________________________

A nous tous donc de faire vivre maintenant et demain la démocratie vivante, dans

l’esprit – par exemple – des orientations tracées par Michel Jobert, et ce avec

intelligence, imagination et pragmatisme. Le citoyen majeur sait ce qu’il doit faire et

comment le faire.

1

ENVOI : Eloge du militant

UN MILITANT

« Celui-là, il n’est pas venu comme une algue poussée par le vent ou la marée. Il

n’avait pas fait d’abord un calcul personnel : "Comment me pousser aisément

jusqu’aux rivages de la politique ?" Car alors, quelle erreur de jugement n’aurait-il pas

commise ! Ceux qui l’ont faite sont déjà repartis… pour en commettre d’autres.

« Non, ce militant-là, venu pour faire ou renforcer le Mouvement des Démocrates,

s’était pris d’un sentiment profond : il avait considéré son époque, regardé son pays en

proie aux équivoques coupables, envisagé sa vie de citoyen, médité son rôle dans la

société. Il ne pouvait rester silencieux ! Et il ne pouvait rester immobile ! Il est venu

au Mouvement sans savoir politique, et sans astuce. Il souhaitait exister sans imaginer

comment, ignorant des moeurs politiciennes et des mille et une recettes pour noyer ou

récupérer les nageurs imprudents.

« Alors, il a pris bien des coups, a enterré bien des plans ambitieux, a constaté que

la réussite d’un jour était à reconquérir, dès le lendemain. Il a trouvé toutes portes fer-

___________________

1. Dans cette ligne aussi on peut renvoyer au livre-manifeste de Régis Roquetanière qui, avec ténacité,

s’est toujours attaché à actualiser le nécessaire sursaut démocratique, avec son expérience de double

7

compagnonnage : celui de Michel Jobert et, plus récemment, celui des altermondialistes. (

Partant de la

forêt de Scévoles… Allons de la démocratie vers la démopédie

, Société des Ecrivains, 1er trim. 2007)

mées – par prudence, par méfiance, par sectarisme – il a découvert ce que valait

l’"indépendance" proclamée des pouvoirs installés sur l’information, la vie locale,

professionnelle, culturelle : sur sa vie, en quelque sorte.

« Oui ! Il était naïf. Mais heureusement, il l’est resté.

« C’est-à-dire qu’il a résisté à la commisération, au dédain ou à l’hostilité qu’on lui

témoignait. Il a même résisté à l’estime ! "Ah ! C’est courageux, ce que vous faites.

Mais c’est bien difficile" (sous-entendu : ne comptez pas sur moi pour vous aider,

même d’un regard !). Il ne s’est pas indigné du "Dès que vous aurez réussi, je vous

rejoindrai !" Il avait fait le tour de lui-même, avait classé les illusions perdues, jaugé

les difficultés, hautes comme des montagnes, et avait conclu qu’il les gravirait même

s’il ne faisait qu’un pas par jour.

« Alors, rien ne le rebute, ni l’attente, ni les rebuffades, ni les "doléances" de ceux

qui ne savent apporter que leur critique des autres, ou les encouragements gratuits (de

temps et d’argent) qu’on lui prodigue.

« Il est un

témoin

: que l’on puisse voir si la brume se dissipe. Il a choisi de ne seIl a choisi l’espoir : il n’est pas là pour suivre, mais pourIl a choisi l’espoir : il n’est pas là pour gagner une élection bien barricadée, maisIl a choisi l’espoir : il ne

Il a choisi l’espoir

: alors il colle des petites affiches, s’efforce d’écrire dans la presse,

d’y passer un communiqué ; il réunit des amis, assiste aux séances du conseil

municipal, anime une association ou y participe ; il fait un petit journal avec trois sous

et un rédacteur (lui). Il écrit au préfet, au député, aux associations professionnelles. Il

ne se cache pas : il est dans la cité,

un citoyen qui a choisi l’espoir

. Il est le meilleur,

8

même si nul ne le reconnaît, même si quelques-uns seulement le devinent !

« Serait-il seul dans son village, dans sa ville, il sait qu’il est nécessaire. Ce qu’il

fait, péniblement, est nécessaire. Sinon, pourquoi s’acharnerait-il ? On le moque ou on

le respecte, parce qu’on sait dans chaque cas qu’il a raison ! Ce militant pourra

traverser toute l’ombre si grande, où lui, il ne frissonnera pas, car il a choisi

l’espoir !… »

(Michel Jobert, "Démocrates" [revue du Mouvement], novembre 1978)

laisser abuser ni par les propagandes (intérieures et extérieures), ni par les professeurs

en résignation et facilité.

être.

pour affirmer sa capacité à aménager la vie quotidienne.

jouera pas avec les cartes habituelles, trop suspectes, mais il dira le respect et la

responsabilité, double source où la démocratie peut renaître dans le coeur des citoyens.

climat de confiance entre l’Etat et le peuple. Un exercice à mener à tous les

niveaux et dans tous les secteurs (professionnels, sociaux, économiques et

politiques) : comme une action de service public à l’égard d’autrui…

Ces valeurs seront à vivre, dans le cadre d’une « morale de la liberté », source

d’épanouissement pour son être personnel et son être collectif, au sein d’une

société destinée à être une nation vivante, libre, rassemblée et porteuse de sens

pour les autres nations :

nous, n’est pas détestable ; un respect qui exclut toute violence, négation,

écrasement, propagande ou manipulation, avec la volonté de faire exister

l’autre, donc les minorités, et de prendre en compte la réalité et les faits.

Respect de l’Etat par le citoyen, du citoyen par l’Etat, dans une claire

identification des objectifs de la politique.

sursaut de conscience individuelle, d’être l’otage des camps et des clans

préfabriqués, dans une ardente recherche transversale du bien commun et de

nos intérêts essentiels.

L'Harmattan, 2004, 278 pages (www.editions-harmattan.fr).

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